N°158 – Mai 2023 – Le Sans-Culotte 85

Pour le patron de Noirmoutier, c’est open-bar en pleine zone inondable !

La situation paraît inimaginable au regard du passé dramatique de la Vendée en la matière… À croire que les principaux élus de l’île de Noirmoutier n’ont pas retenu la leçon de Xynthia ni du sort qui fut réservé à René Marratier, l’ex-maire de la Faute-sur-Mer ! Il y en a encore pour jouer à ce point avec le feu… ou plutôt avec l’océan. Fabien Gaborit, adjoint aux finances de la Ville de Noirmoutier, et tout nouveau président de la com-com (en charge du plan de prévention des risques littoraux, entre autres) a transformé son ancien bâtiment ostréicole en lieu de réception et d’événements réunissant régulièrement 100 à presque 200 personnes, pour des anniversaires, des mariages, ou encore des réunions politiques… Ce, dans les marais, en pleine zone rouge écarlate cramoisi du plan des risques d’inondation (passage de la vague de submersion en cas de rupture des digues), sous le prétexte d’activités fantômes, et avec pour seule excuse de servir des huîtres… Confrontés à ce cocktail explosif, Fabien Gaborit et le maire de Noirmoutier, Yan Balat, se retranchent tous deux (un peu vite !) derrière l’aval ou la soi-disant « protection » du sous-préfet des Sables-d’Olonne, Johann Mougenot. Bienvenue dans un monde qu’on croyait derrière nous…

Colère des pêcheurs : embrouille en eaux troubles

Ce printemps, de nombreux ports des Pays-de-la-Loire et de Bretagne se sont mis en grève pendant plusieurs jours. Les pêcheurs protestaient principalement contre une récente décision du Conseil d’État, qui impose des fermetures temporaires de certaines zones du Golfe de Gascogne à la pêche, pour limiter les prises accidentelles de dauphins. La goutte de trop pour une profession persuadée d’être à la fois persécutée par des ONG comme Sea Shepherd et soumise à des règles toujours plus drastiques. C’est alors que le Gouvernement, par la voix du secrétaire d’État à la Mer, Hervé Berville, venu rencontrer les pêcheurs vendéens aux Sables-d’Olonne, a détourné cette colère en agitant une autre menace qui pèserait sur nos marins… sans fondement. Belle diversion ! Sur les pontons, les pêcheurs goûtent moyennement la soupe (de poissons) qui leur a été servie…

Au Givre, une mairie sens dessus dessous

La situation que vit le village du Givre (environ 500 habitants) est invraisemblable. Depuis 2020, pas moins de dix conseillers municipaux ont démissionné, avec à chaque fois la même raison : une entente impossible avec la maire, Lisabeth Billard. Celle-ci est accusée de diriger la commune toute seule, sans concerter ses collègues et ne faisant confiance à personne. Pour l’édile en revanche, ce sont les autres qui sont défaillants, l’obligeant à devoir s’emparer de tous les dossiers, quitte à se retrouver débordée. Au risque de prendre des décisions incompréhensibles, voire considérées comme néfastes pour le bourg, comme celle de laisser filer en silence plus d’un hectare de terres constructibles… Résultat : la confiance est totalement rompue, la maire se retrouve isolée face au reste du monde. Ajoutons à cela des élus frondeurs qui veulent tous jeter l’éponge, une maire qui s’accroche à son siège, et on obtient un climat totalement… givré !
+ La Démocratie à poil : « Il faut faire attention, parce que tu vas avoir des petits problèmes ! »

Entre RN et Reconquête, c’est le chassé-croisé de l’extrême-droite !

L’annonce a eu son petit effet chez Reconquête, courant avril : son délégué départemental, Éric Mauvoisin-Delavaud, a été évincé par la direction nationale du parti d’Éric Zemmour. Il est remplacé par Sandrine Delatre, qui fut candidate sur la cinquième circonscription aux Législatives de 2022. Un épisode qui a secoué en interne et qui intervient dans un contexte déjà tendu pour Reconquête 85. Le parti, qui avait siphonné le Rassemblement national à l’occasion des échéances électorales de l’an dernier, a aujourd’hui du mal à garder ses figures, certaines revenant même au bercail… Quant à Sandrine Delatre, si elle prend du galon au sein du parti zemmourien, elle n’a visiblement pas toujours su où elle habitait. Pour preuve, en octobre dernier, bien que membre du bureau de Reconquête, elle a soudainement adhéré… au RN ! Une démarche finalement éphémère, mais qu’elle a bien du mal à expliquer.

MAIS AUSSI DANS CE NUMÉRO…

Casseroles de l’ex-dir’cab de La Roche-sur-Yon : pour des débats publics, faudra repasser !

Affaire du directeur de l’IUT de La Roche : l’enquête classée sans suite

Service public : une défense des usagers… à trous ?

Rives-de-l’Yon : prochain conseil municipal des enfants… à l’église !

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